mardi 22 décembre 2009

Le fiasco de Copenhague est d’abord celui de l’Europe


COPENHAGUE : LA GLOBALISATION DANS L’IMPASSE

Qu’on croit ou non à la thèse du réchauffement climatique (échaudés, si l’on peut dire, par le système politico-médiatique du mensonge systématique où nous baignons, il reste des sceptiques malgré les évidences accumulées) , Copenhague avait d’autres enjeux : celui de la pollution mondiale et de l’épuisement des ressources naturelles.

Surtout, le sommet avait été présenté depuis des mois comme une démonstration ce que la “gouvernance mondiale” serait capable de faire en positif, après trente ans de dérégulation économique sauvage.

Après la plaisanterie du G20, qui n’a rien changé au système de domination de la finance sur l’économie réelle, l’échec de Copenhague est une nouvelle démonstration ce que les bienfaits annoncés de la globalisation mondiale sont de la poudre aux yeux. Tant qu’il est question d’entretenir la formidable pompe à finance qui aspire la richesse vers le haut au profit d’une petite oligarchie internationale, toutes les institutions internationales en charge du hold-up ont démontré leur compétence. Mais dès qu’il s’agit de démontrer que le dumping social généralisé, la sauvagerie économique, la destruction des nations sont un mauvais moment à passer pour des lendemains qui chanteront, les acteurs de la globalisation, Etats et institutions internationales, affichent leur impuissance et leur absence de volonté.

La faute à la Chine et aux USA, lesquels ont cependant fait des concessions ? Mais qui donc nous chante les vertus indétrônables du leadership américain depuis trente ans ? Qui donc a fait de la Chine cette superpuissance gorgée de dollars et d’investissements mondiaux attirés par le bas-coût de la main d’œuvre et par un système postcommuniste où les droits des travailleurs n’existent pas ? Le résultat : les champions de la globalisation restent les puissances les plus nationalistes de la planète. Quand à l’Union Européenne, qui a renoncé depuis vingt ans à défendre les nations qui la composent pour se faire le premier de la classe de la libre circulation économique mondiale, pouvait-elle espérer que son discours écologiquement correct compenserait magiquement tous ses abandons ?

Comme à l’accoutumée, Nicolas Sarkozy nous chante une agréable chanson volontariste. Mais comme lors du G20, il revient les mains vides, parce que le système international qu’il défend en réalité, celui du traité de Lisbonne imposé aux français du “non” par une classe politique traître à son pays, ne peut rien produire de bon pour les peuples et la planète.

Il n’y a qu’un seule solution pour faire payer et plier les pilleurs de ressources, les réchauffeurs et les pollueurs : réguler le libre-échange en rétablissant des frontières économiques raisonnables qui taxent le dumping social et le carnage écologique.

La France, pour elle-même, pour l’Europe et pour le monde, doit changer de cap et redevenir la championne d’une économie au service du développement humain.


François MORVAN 
20 décembre 2009

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