samedi 28 mars 2009

Après la semaine de la langue française...

Rapport de l'association "Avenir de la langue française" :

Comportements des ministères français en matière de langue française et de Francophonie contraires à la Constitution, à la loi Toubon et à la tradition nationale française d’affirmation publique de notre langue :

- Le ministère des Finances et de l’Industrie a poussé vigoureusement à la ratification de l’accord de Londres sur les brevets européens, obtenue dès l’été 2007, alors que cette ratification avait pu être suspendue depuis 2001 grâce aux pressions conjuguées de l’Académie française, des ministères des Affaires étrangères et de la Culture, d’organismes professionnels, et de nos associations ; son actuelle titulaire emploie beaucoup plus volontiers l’anglais que le français dans l’exercice de ses fonctions, et non pas seulement à l’étranger ;

- le ministère de l’Education nationale répète depuis deux ans que tous les élèves français doivent être bilingues à la fin de leur scolarité, tout en précisant clairement qu’il s’agit d’un bilinguisme franco-anglais, sans envisager que d’autres langues puissent entrer dans cet objectif de bilinguisme ;

- le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est en pointe : son actuelle titulaire a été distinguée en novembre 2008 par l’académie de la « Carpette anglaise » pour imposer l’anglais comme langue d’enseignement et d’examens à des étudiants français qui ne relèvent d’aucune des exceptions et dérogations inscrites dans la loi dite « Toubon » du 4 août 1994, pour avoir déclaré qu’à Bruxelles elle ne chercherait pas à s’exprimer en français, le « tabou de l’anglais » devant être écarté, et pour être allée jusqu’à se plaindre - le 12 octobre 2008 dans une émission de La chaîne parlementaire - d’être gênée dans son action par ce qu’elle a qualifié de « lobby » des associations de la langue française, pourtant agréées et subventionnées par le gouvernement auquel elle appartient aux fins de soutenir l’ (ancienne ?) politique linguistique française ;

- le ministère des Affaires étrangères, selon M. Dominique Wolton, « brade son réseau culturel à l’étranger », et ne soutient guère la Francophonie organisée, ni la coopération franco-africaine ; son titulaire actuel emploie surtout l’anglais dans son travail diplomatique à l’extérieur, voire en France ; il s’est efforcé, pendant de longs mois en 2007-2008, de dénaturer la chaîne internationale francophone TV5 en l’incluant avec France24 dans une politique audiovisuelle extérieure étroitement nationale ; il voit enfin, dans son dernier livre, « l’anglais, (comme) avenir de la francophonie » ;

- la Primature (services du Premier Ministre), saisie par nos associations depuis plus de six ans, fait la sourde oreille à nos demandes répétées de faire renvoyer systématiquement à Bruxelles les documents de travail de l’U.E. qui sont maintenant presque tous envoyés en anglais uniquement à nos administrations centrales, ainsi obligées de travailler en bonne partie dans cette langue, qui n’est pourtant pas celle « de la République » ;

- les ministères du Travail et de la Santé, négligent encore, au mépris non seulement de notre langue, mais du principe de précaution, d’imposer la traduction en français de logiciels et notices d’emploi de plus en plus exclusivement en anglais tant dans nos grandes entreprises même publiques que dans nos hôpitaux, alors que l’incompréhension ainsi entraînée a pu contribuer aux décès et à la scandaleuse affaire des « irradiés d’Epinal » et d’ailleurs, et que des médecins ont pu écrire que « le tout-à-l’anglais tue » ;

- le ministère de la Culture lui-même, qui exerce la tutelle de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, n’a pas voulu ou pu, malgré nos demandes pressantes et une campagne de presse, obtenir de France télévision la désignation, pour le concours de chansons de l’Eurovision, en mai 2008 à Bucarest en Roumanie membre de la Francophonie, d’un chanteur et d’une chanson en français, au lieu de la chanson en anglais choisie par la directrice des jeux et divertissements de France3 ; le choix du déshonneur n’a pas écarté la honte d’une cuisante défaite, la France ne s’étant alors classée que 19ème sur 25, alors que plusieurs autres pays de moindre importance - et mieux classés - avaient tenu à chanter dans leurs langues respectives ;

- le ministère chargé des transports a annoncé à la fin de 2008 que la réforme-simplification du permis de conduire comporterait la possibilité d’en subir les épreuves dans d’autres langues que le français, au mépris flagrant de la législation linguistique déjà citée.

Les associations attendent de ces ministères le respect de l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) toujours en vigueur et des lois de la République, ainsi que des orientations claires données par le Président de la République dans ses importants discours pertinents du 9 mars 2007 à Caen, et du 20 mars 2008 à la Cité universitaire internationale de Paris.

Relevé établi par l’association Avenir de la langue française, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris, tél : 01 43 40 16 51, courriel : avenirlf@laposte.net - site : www.avenir-langue-francaise.fr

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