mardi 22 septembre 2009

Soutenons notre Poste 100% publique.

La crise n’aura pas eu raison de la modification du statut de La Poste. Les dérives du capitalisme, l’ultra- libéralisme à outrance et les abus de la finance mondiale n’auront pas entamé le moral de nos dirigeants à commencer par Nicolas Sarkozy qui souhaite toujours coûte que coûte se débarrasser des derniers services publics français.  Après France télécom, EDF-GDF, les autoroutes, c’est au tour de la Poste de subir les ravages de la dérèglementation et de la privatisation. Si rien ne bouge, la SNCF devrait connaitre le même sort dans les années qui viennent.

Toute la panoplie d’effets d’annonces, de désinformations et de mensonges est prête pour permettre aux citoyens d’accepter sans broncher la disparition de leur service public. On préfère ainsi mettre en avant les désagréments engendrés par les grèves des postiers, dans le but d’opposer un peu plus les citoyens entre eux, plutôt que d’expliquer les véritables enjeux de la privatisation de notre service postal. Car il est clair que les répercussions du changement de statut de la Poste vont toucher au plus près les français et particulièrement les plus démunis.

L’Union Européenne contre le service public.

L’Union Européenne s’est attaquée au marché postal dès les années 80. Imposant la fin des monopoles publics nationaux, elle a contraint chaque Etat à se désengager progressivement du capital des entreprises publiques puis à ouvert par étapes le marché postal à la concurrence.

Les grandes étapes du démantèlement du service public de la Poste :

1997 - 1e directive (97/67/CE) : Ouverture à la concurrence à partir du 1 janvier 1999 des envois dont le poids est égal ou supérieur à 350 grammes.
2002 - 2e directive (2002/39/CE) : Libéralisation des envois de 100 grammes et plus au 1 janvier 2003 puis ceux de 50 grammes et plus au 1 janvier 2006. La directive prévoit également l’ouverture totale du marché au 1 janvier 2009.
2008 - 3e directive (2008/6/CE) : Les fortes réticences et les mobilisations contre la directive de 2002 ont contraint la commission à reculer l’échéance d’une libéralisation totale du marché au 1 janvier 2011.

L’ouverture du marché à partir de 1999 a entrainé un déséquilibre dans le système de péréquation  financière de la Poste. Comme pour la plupart des services publics en France, la Poste finance ses secteurs déficitaires avec l’argent de ses activités rentables.

En effet, le service de distribution de courriers inférieurs à 50 grammes, très coûteux car il demande énormément de moyens matériels et humains, est financé par l’activité de distribution des lettres et colis de plus de 50 grammes qui est beaucoup plus rentable.

Ce système de péréquation avait jusqu’à maintenant permis à la Poste de financer sans perte ses activités déficitaires tout en préservant sa mission de service public. L’ouverture à la concurrence des activités postales les plus rentables (envois de plus de 50 grammes) a donc ponctionné une partie des ressources que la Poste utilisait pour maintenir son équilibre financier.

La fin du service public postal.

L’ouverture du marché à la concurrence et la privatisation de la Poste vont ainsi entrainer une dégradation puis une disparition du service public dans les communes rurales en particulier. Beaucoup de maires se battent aujourd’hui pour garder leur bureau de Poste. Malheureusement tout porte à croire que la fin du monopole public va engendrer une désertion du service postal en zone rural et une surreprésentation néfaste dans les zones urbaines. Des déséquilibres tarifaires apparaitront et les personnes en milieu rural devront payer plus cher pour être desservies ou devront se déplacer dans des centres de dépôt pour aller chercher leur courrier. Les pays européens qui ont libéralisés leur service postal se trouvent actuellement dans cette situation.

Pour autant les choses ne sont pas figées et une mobilisation des citoyens pour défendre leur service public est possible. Il est donc de notre devoir de protester contre le changement de statut de la Poste et de lutter contre la privatisation rampante de l’ensemble de nos services publics. VB-dljhn

Aucun commentaire: